50 000 personnes ont défilé dans les rues de Bruxelles le vendredi 4 avril pour dire « stop » au dumping social et à l’austérité. Un cortège coloré et très diversifié. Avec comme point commun le désir d’une autre Europe, de l’Europe des travailleurs et pas des multinationales.
Ils sont venus des quatre coins de l’Union. Des drapeaux slovaques, autrichiens, allemands, hollandais, français, polonais, etc. ont flotté sur Bruxelles, capitale de cette Europe néolibérale que les manifestants entendaient bien contester. Côté belge, les dockers anversois et gantois, les ouvriers d’entreprises récemment fermées, comme Saint-Gobain (verre) et Heinz (alimentation), et d’autres délégations importantes, comme Caterpillar, se sont faits particulièrement entendre.
Des militants syndicaux belges ont clamé ne pas être d’accord avec le dumping social, ni avec l’austérité, ni avec l’expulsion de 55 000 jeunes des allocations de chômage que le gouvernement belge prévoit pour début 2015. En voyant la catastrophe sociale, en Belgique et partout en Europe, ils demandent de changer de cap et d’oeuvrer à une harmonisation des droits sociaux vers le haut à l’échelle de l’Union. Beaucoup de gens ont fait le lien avec les élections — européennes, mais en Belgique aussi fédérales et régionales — du 25 mai: « Il faut voter pour d’autres personnes car les mêmes gens sont au pouvoir depuis trop longtemps. Ils sont totalement déconnectées de la réalité. En tout cas de notre réalité. »
Particulièrement actifs à la manif: les dockers des différents ports belges, confrontés à une attaque patronale contre leur statut. En colère, ils mettent en garde : « Certains grand patrons portuaires ont déjà commencé, en remplaçant les dockers logistiques, qui gagnent déjà 30 % de moins que les dockers du contingent général, par des intérimaires encore meilleur marché. Maintenant, européenne veut poursuivre sur cette voie, mais nous ne l’accepterons pas ! Les hommes politiques doivent le savoir : s’ils continuent à libéraliser le port, les dockers franchiront un pas de plus. »
Un podium qui se trouvait au bord du cortège a particulièrement retenu l’attention. Sur scène, Peter Mertens et Raoul Hedebouw, président et porte-parole du PTB, venus soutenir les manifestants ont reçu un accueil chaleureux. Tout au long du parcours, un grand nombre de militants du PTB ont distribué des tracts, discuté avec des milliers de manifestants et recueilli des promesses de vote pour les élections du 25 mai.
« Selon l’Eurobaromètre publié début avril, la moitié des Européens voit comme principal défi le développement de l’égalité sociale et de la solidarité. Une priorité qui se situe aux antipodes des orientations de et des différents gouvernements européens », dénonce Peter Mertens. « Ces gouvernements ne développent actuellement que des politiques de mise en concurrence effrénée des travailleurs des différents pays et entreprises, avec pour conséquence un recul des conditions de travail et un recul des salaires. Et les politiques d’austérité aggravent les inégalités sociales. »
Le PTB soutient les demandes syndicales de revoir les directives sur le détachement qui permettent actuellement un véritable dumping social. Pour le PTB, une nouvelle directive sur le détachement devrait être basée sur le principe « à travail égal, salaire égal, protection sociale égale » et sur le principe de responsabilité complète de l’employeur principal, y compris sur les sous-traîtants.
« L’inégalité galopante en Europe est intenable démocratiquement, et c’est là que réside le plus grand défi pour la société de demain », poursuit Peter Mertens. « Nous avons besoin d’un impôt sur la fortune. Un impôt qui touche les fortunes du 1% le plus riche, les fortunes des multimillionnaires et des milliardaires. Car nous avons besoin de cet argent pour investir dans l’enseignement, pour investir dans de nouveaux emplois et pour rendre la sécurité sociale plus forte. »
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