A propos de l’absence de soutien de la Russie à Gaza (juillet 2014)

Ces derniers jours de nombreux médias relayent le fait que Vladimir Poutine aurait déclaré suivre « de près ce qui se passe en Israël », et soutenir
« le combat d’Israël qui vise à protéger ses citoyens » (1). Tant les médias israéliens que de certains militants de gauche « anti-autoritaires » diffusent cette information accréditant le concept des « faux amis ». L’idée qui doit prévaloir est que Poutine (et par extension la Russie et sa population) a abandonné la cause de la libération de la Palestine et aurait pris fait et cause pour le gouvernement israélien et sa politique de colonisation et d’oppression depuis plus de 40 ans

Un petit rappel historique s’impose

Au sortir de la seconde guerre mondiale, vu le contexte historique et le traumatisme de l »Holocauste l’URSS soutient le plan de partage de la Palestine en se référant à « l’aspiration d’une partie considérable du peuple juif vers la Palestine »

Mais les sympathies du gouvernement israelien pour les USA vont vite faire pencher la balance soviétique vers les peuples arabes, dont le palestinien, sans compter que les partis communistes dans le monde seront dès le départ solidaire des palestiniens.

L’aspiration des peuples arabes à s’unir sera soutenue par l’USS en 1958 avec le soutien à la création de la République arabe unie (RAU, février 1958), formée par la Syrie et l’Egypte.

En 1980 ces liens seront encore renforcés avec la signature du Traité de coopération soviéto-syrien.

Et Cuba, fidèle allié ca rib&en de l’URSS, sera un support tant politique que militaire à la lutte de l’OLP et de ses composantes (comme le FPLP), support qui sera d’ailleurs offert à l’ensemble des mouvements de libération (MLPA,Black Panthers,…)

Et en 2014 ?

Bien sur aujourd’hui, tant le fait que de nombreux oligarques ont la double nationalité israélo-russe (2) que la lutte commune contre la menace islamiste (le Hamas pour les israéliens et les tchétchènes pour les russes) joue un rôle dans le fait qu’une partie non négligeable de l’élite économico-militaire russe défend sans limite la politique du gouvernement israélien.

Mais des points de divergences profonds existent également;

*les rapports cordiaux entre la Russie et l’Iran sur le dossier du nucléaire iranien

*les liens historiques,politiques et militaires profonds entre la Syrie et la Russie

*le soutien israélien au gouvernement géorgien lors de la crise de 2008

On pourrait aussi rajouter le fait que des pays qui soutiennent ouvertement la lutte de libération palestinienne et condament régulierement et publiquement le gouvernement israelien ont aussi des liens très étroits avec la Russie; pensons particulièrement à Cuba (3) et au Vénézuela (4)

Ce que personne n’a vu, lu ou entendu

Loin des déclarations qui tendraient à faire croire que la Russie soutient inconditionnellement Israel et ses opérations meurtrières, le gouvernement russe a récemment insisté « sur la nécessité d’une fin rapide de la confrontation armée, qui fait de nombreuses victimes civiles » (5), Vladimir Poutine insistant même sur la « nécessité d’un arrêt immédiat du conflit armé et de la reprise d’un dialogue israélo-palestinien » lors d’un entretien avec le président iranien Hassan Rouhani. (6)

Les palestiniens et leur lutte a et aura besoin d’un maximum d’amis et d’alliés, aussi imparfaits soit ils et quelque soient les reproches qu »on peut leur faire.

Faire croire que le gouvernement russe a trahi la Palestine ne sert qu’a décourager toute la solidarité qui peut naitre envers la Palestine avec cette idée: « vous voyez, même eux, les alliés historiques des peuples arabes, les ont trahis, cette cause est désespérée ».

Bien au contraire, le soutien de la Russie mais aussi de l’ensemble des pays BRICS ou de l’ALBA à la lutte de libération palestinienne est complémentaire des mobilisations des mouvements sociaux et des citoyens de part le monde.

(1) http://www.europe-israel.org/2014/07/vladimir-poutine-je-soutiens-israel

(2) http://www.diploweb.com/Relations-Israel-Russie-alliance.html

(3) http://cubasifranceprovence.over-blog.com/2014/07/cuba-manifeste-pour-le-peuple-de-palestine.html

(4) http://www.legrandsoir.info/le-venezuela-condamne-les-crimes-de-guerre-et-les-crimes-contre-l-humanite-massifs-commis-par-israel-contre-le-peuple.html

(5)http://french.china.org.cn/foreign/txt/2014-07/11/content_32917644.htm

(6) http://fr.timesofisrael.com/poutine-et-rouhani-appellent-a-un-arret-immediat-du-conflit-a-gaza/

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Le projet européen de J-C Juncker ? Une Europe libérale au service du patronat, sécuritaire et inféodée aux USA.

Une Europe *libérale (privatisation et dérégulation des services publics) avec la  » libre circulation des travailleurs » qui ne profitera qu’au patronat européen, *sécuritaire avec Frontex (répression des migrants), *soumise aux USA via un  accord de ‘ »libre-échange raisonnable et équilibré » mettant en danger nos valeurs démocratiques, nos normes sociales et environnementales.

« Nous devons utiliser les fonds publics disponibles au niveau de l’Union pour stimuler l’investissement privé dans l’économie réelle »

« Pour améliorer le financement de notre économie, nous devrions développer et intégrer davantage les marchés de capitaux »

« La libre circulation des travailleurs a toujours été l’un des piliers du marché intérieur, que je continuerai à défendre, tout en reconnaissant le droit des autorités nationales de lutter contre ses interprétations abusives ou frauduleuses. Je pense que nous devrions voir la libre circulation des travailleurs comme une opportunité économique et non comme une menace. Nous devrions par conséquent promouvoir la mobilité de la main-d’œuvre, »

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« Nous devons donc renforcer les capacités opérationnelles de Frontex, l’agence européenne pour la gestion des frontières. Un budget annuel d’à peine 90 millions d’euros ne saurait correspondre à la tâche que représente la protection des frontières communes de l’Europe. Nous avons besoin de mettre en commun plus de ressources entre les États membres pour renforcer le travail de Frontex et mettre en place des équipes européennes de garde-frontières, qui pourront être déployées rapidement dans le cadre d’opérations Frontex »

 

Aux antipodes de la vision européenne de Juncker, ma vision de l’Europe rejoint celle prônée par le PTB: Progrès social, développement durable, coopération et solidarité

« L’Union européenne est fondée sur la libre concurrence, la libre circulation des capitaux, des personnes, des marchandises et des services. Des principes qui ont été renforcés traité après traité, à l’aide de moyens de contrainte, pour concurrencer les rivaux économiques. Dans cette logique, c’est la course aux profits qui prime et non les priorités sociales et écologiques. L’Union européenne est un territoire conquis pour les entreprises financières et économiques internationales, ce sont elles qui dictent l’évolution que doit suivre le continent. Dans la stratégie de Lisbonne 2010, tout est clairement résumé : « Devenir l’économie la plus concurrentielle au monde ». Même si depuis 2008, l’Union européenne est devenue un souci majeur, on refuse de sortir de cette logique de concurrence destructrice qui ne peut déboucher que sur un cimetière social et une génération perdue.

Nous voulons une Europe différente. Nous voulons un nouveau projet européen basé sur le progrès social, le développent durable, la coopération et la solidarité. Ces principes doivent remplacer les principes de concurrence et d’inégalité. Nous voulons un continent européen où les secteurs du système ne sont pas too big to fail, mais sont aux mains de la société tout entière. Où les services collectifs et les entreprises sont axés sur les besoins des citoyens, pour une économie adaptée aux besoins les plus importants et une répartition équitable des richesses. Si nous combattons les comportements parasitaires ainsi que la spéculation structurelle, la dette publique pourra être ramenée à des proportions raisonnables »

Au lieu de détricoter les normes de santé, environnementales et sociales, l’UE doit les protéger et les améliorer. 

C’est à huis clos que l’Union européenne et les États-Unis ont entamé en 2013 les pourparlers concernant le traité de libre échange transatlantique, le TTIP (Transatlantic Trade and Investment Partnership). Son objectif est d’étendre la libre circulation de capitaux, de marchandises et de services – déjà en vigueur actuellement au sein de l’UE – au-delà de l’Atlantique. De la sorte, les normes américaines, plus souples en matière de santé, de sécurité alimentaire et d’organismes génétiquement modifiés, risquent de faire leur entrée chez nous.

Depuis le début de la crise, l’UE promet que sa politique néolibérale contre la crise est la clé d’une nouvelle croissance. Mais le démantèlement des droits et du pouvoir d’achat n’a fait qu’accentuer la spirale descendante. 

Comme le propose le PTB, Il faut réclamer l’arrêt des négociations autour du TTIP et opter pour une autre Europe, une Europe du progrès social, de la durabilité et de la solidarité, et non du démantèlement.   

Sources: