10 mesures Ecolo Vs 10 points PTB pour sauver le climat: comparatif

Quelques jours après le « programme en 10 points du PTB pour la révolution climatique sociale », Ecolo sortait ses « 10 mesures prioritaires pour sauver le climat et la planète ». J’ai voulu comparer les 2 propositions. Outre une différence de taille du document résumant les 10 propositions de chaque formation (alors que c’est le « core business » d’Ecolo…), il y a une différence fondamentale, de fond sur l’analyse de la société dans laquelle nous vivons. 

Pour Ecolo, il faut investir dans les transports publics (qui paie?) et isoler les bâtiments (qui va payer?). Pour le PTB il faut créer une banque publique d’investissement pour le climat afin d’oser la planification écologique et mettre en place le régime du tiers payant pour permettre aux ménages précaires d’isoler leurs logements. 

La question de savoir qui va payer et si les travailleurs vont devoir mettre la main au portefeuille n’entre visiblement pas en ligne de compte. 

Grosse différence entre les 2 partis, c’est le fait de faire payer d’abord les travailleurs avec une taxe kérosène défendue par Ecolo  et de n’offrir la gratuité (très ciblée) des transports en commun qu’aux jeunes jusque 25 ans et aux chômeurs. 

Pour le PTB il faut oser la gratuité des transports publics pour les déplacements domicile-travail, pour les pensionnés, les chômeurs, les mineurs et les étudiants. 

Au PTB on avance la révolution de l’hydrogène pour transformer les excédents d’énergie en hydrogène ( toujours sous le contrôle du secteur public), chez Ecolo on avance l’agriculture biologique ou l’économie circulaire. Ces 2 pistes sont interessantes mais encore une fois, avec la logique Ecolo, on ne touche pas à la matrice même du système économique propre au capitalisme.

Enfin, la responsabilité du secteur économique n’est apparement pas présente chez Ecolo alors qu’au PTB, on pense que vu que 300 grands pollueurs industriels sont responsables de 45% des émissions totales de la Belgique, il faut retirer notre pays du système hypocrite du commerce des émissions. Il est urgent d’instaurer des normes contraignantes par secteurs pour les gros émetteurs de gaz à effet de serre. 

Pour le PTB, ces mesures visant à la transition écologique doivent être prises et réfléchies en concertation avec les syndicats et sous le contrôle démocratique de la collectivité (ce qui permettrait la création d’un secteur publique de l’énergie hors des mains d’Engie/EDF/Electrabel).

Pour retrouver les 2 propositions:

https://www.ptb.be/le_programme_en_10_points_du_ptb_pour_une_r_volution_climatique_sociale 

https://ecolo.be/les-10-mesures-prioritaires-decolo-pour-sauver-le-climat-et-la-planete

Régionales en France: trahison, compromission ou mal nécessaire pour la gauche ?

C’est un peu l’histoire du verre à moitié vide/à moitié plein. Il y a ceux qui dénonceront la trahison qui consiste à appeler à voter pour le PS, pour battre le FN et la droite, ce PS qui applique l’austérité, détruits le tissu social et les services publics en France depuis des dizaines d’années, et qui crée les conditions pour la montée permanente du FN, élections après élections. Ca c’est le verre a moitié vide. 

Le verre à moitié plein c’est plutôt d’insister sur le fait que des régions gagnées par le FN seraient une catastrophe en matière de vivre ensemble, de services publics ou de culture. Et ce seront aussi des régions ou toutes les décisions seraient prises en fonction des intérêts des 1% des plus riches (comme mais ce n’est hélas pas non plus l’apanage de la seule extrême droite). 

Il n’est pas non plus inutile de rappeler que le nombre de vote du FN aux présidentielles de 2012 était de 6.421.426 (13,94% des inscrits) pour arriver à 6.018.775 aux régionales de 2015 (13,29% des inscrits). L’augmentation exponentielle est surtout celle des abstentionnistes et pas tellement celle des français votant pour le FN.

Au lieu de cette histoire de verre, je préfère voir les choses en 3 étapes. 

Première étape : empêcher à tout prix que le FN remporte une seule région en France, même si cela implique des positionnements parfois contre-nature.

D’autant plus que pour nous, belges, il s’agit potentiellement de régions frontalières avec t plat pays.

Deuxième étape : une fois (espérons-le) les régions « sauvées » de la menace du FN, revenir pour la gauche qui se veut de transformation sociale à ses fondamentaux, cad un refus de toute politique qui se mette « à la remorque de politiques de droite, comme le fait le PS d’Hollande et Valls » et de se réunir sur le terrain des luttes sociales, écologiques et du monde du travail autour « d’une vraie politique de gauche, qui combatte pied à pied la politique actuelle de l’Union européenne », comme le suggère David Pestieau (vice-président du PTB) dans une carte blanche parue dans Le Vif[1]

Et comme troisième étape, complémentaire de la deuxième, il faut que les forces de gauche de transformation sociale reprennent des couleurs partout en Europe. Il faut être dans une articulation parfaite avec les luttes syndicales et du monde du travail, représenter le peuple de gauche qui cherche des alternatives écologiques au capitalisme avec ambition. 

Il faut s’organiser – et organiser – ceux qui luttent pour une culture progressiste, populaire et accessible ou encore les jeunes qui se réunissent pour un enseignement égalitaire et de qualité.

Et pour faire tout cela il faut un outil qui permette de fédérer toutes ces luttes. Un outil politique ouvert, ambitieux et qui a comme objectif d’organiser le plus grand nombre.

La collaboration entre les forces politiques de gauche qui construisent cette alternative en Europe est nécessaire et la coordination entre elles est urgente pour s’opposer aux politiques austéritaires et aux nationalismes qui s’en nourrissent.

[1] http://m.levif.be/actualite/international/union-europeenne-ceux-qui-ont-ecrase-les-grecs-ont-fraye-la-voie-au-fn/article-opinion-440149.html

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Prise de position du Secrétaire général du Parti communiste portugais, Jerónimo de Sousa devant la décision du président de la République portugaise de nommer Passos Coelho comme formateur

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Jeronimo de Sousa: << Il est intolérable que [le Président de la République
portugaise] Cavaco Silva , en utilisant les fonctions qui lui sont confiées, ose mettre des limites sur qui peut ou ne peut pas exercer des fonctions ou des responsabilités.

Il est intolérable que Cavaco Silva entend imposer des options politiques
et des solutions gouvernementales soumises à des intérêts au service desquels il se place et cela en défiant le cadre constitutionnel qu’il est tenu d’obéir.

Il est intolérable que Cavaco Silva se présente lui-même, non pas comme le
garant de la souveraineté et de l’indépendance nationale, mais plutôt comme
un défenseur des marchés financiers, des spéculateurs, des intérêts du capital transnational.

Il est intolérable que Cavaco Silva adopte, comme il l’a fortement laissé
entendre, une attitude de pression et de chantage sur les députés et sur
les choix qu’ils doivent faire.

Dans ce contexte et compte tenu de la décision maintenant annoncée [de
soutenir un gouvernement de droite minoritaire], le Président de la
République devient responsable de sa position de confrontation avec la
Constitution, de l’instabilité qu’elle crée et des conséquences politiques
et institutionnelles qui en résultent.>>

http://www.pcp.pt/en/decision-and-announcement-president-republic-regarding-nomination-prime-minister

Victoire des indépendantises catalans: une solution pour lutter contre l’austérité européenne ?

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28 septembre 2015                                             

Benjamin Devos

Les résultats des élections régionales du 27 septembres sont sans appel: 62 sièges vont à la coalition « Junts Pel Si », 10 au petit parti indépendantiste et anticapitaliste CUP : au total les partis réclamant l”indépendance de la Région obtiennent la majorité absolue (72 sièges sur 135).

« Catalunya Sí que es Pot », qui regroupe les écolo-communistes d’ICV-EUiA (Iniciativa per Catalunya Verds-Esquerra Unida i Alternativa) [1], Equo (écolo-républicain) et Podem (Podemos en Catalogne) recueille 8,93% des suffrages contre 9,9% pour ICV-EUiA en 2012. Et perd 2 députés[2].

La montée en force des CUP

Les CUP (Candidature d’Unité populaire) passent de 3,95% à 10,01%, gagnent 7 députés supplémentaires passant de 3 à 10.

Le fait qu’une partie de la population catalane ait également accordé cette confiance à la CUP est un signal politique important.

La CUP qui existe depuis les années 1980, est un mouvement municipaliste anticapitaliste, prônant la conquête des institutions à partir de la politique locale: « C’est une manière différente de voir la politique. Qui part de la rue, des luttes locales ».[3]

Pour la CUP, l’indépendance de la Catalogne sera « l’occasion pour la classe ouvrière de construire une société libre ».

La pierre d’achoppement de l’indépendance entre la CUP et Junts Pel Si de la Région va se heurter au refus de la CUP de voir Artur Mas continuer à diriger la Catalogne, lui reprochant sa politique d’austérité.

La CUP a par exemple mené une vaste campagne pour le maintient du régime des pensions dans le cadre d’une future « République Catalane » : on voit mal comment une majorité avec les partis traditionnels catalans (CDC et ERC) appliquant déjà l’austérité parviendra à cet objectif…

Le succès de la CUP doit donc aussi être vu comme un signal envoyé à l’Europe : « beaucoup de Catalans voient désormais dans l’indépendance un moyen de défendre leur Etat-providence menacé par la politique de Madrid imposée par la « culture de stabilité » de la zone euro ».

La route vers une Europe des régions, et donc vers une division et un morcellement du monde du travail et des forces syndicales ne peut cependant pas être la solution pour combattre l’austérité des forces politiques et patronales au pouvoir en Europe. Sur ce point la CUP risque d’être fortement isolée parmi les forces européennes à gauche de la gauche.

Junts Pel Si, une alternative à l’austérité ?

La liste « Junts Pel Si », composée principalement par Convergence démocratique de Catalogne (CDC, droite), Gauche républicaine de Catalogne (ERC, centre-gauche). Des partis dont le programme socio-économique ne diffère pas fondamentalement du PP ou du PSOE : «Si l’on observe les préférences, surtout en terme de politique de dépense et de politique fiscale, la Catalogne est beaucoup moins de gauche que ce qu’elle affirme en réalité.» [4]

Une sorte d’union sacrée autour du projet indépendantiste, aussi partagé par une grande partie du patronat catalan qui considère qu’il « n’est pas acceptable de voir que nous ne profitons pas des services que nous finançons avec nos impôts, que nous avons perdu 300 milliards d’euros en trente ans, l’équivalent de huit plans Marshall, à cause du “déficit fiscal” et que nous ne pouvons pas avoir les infrastructures dont nous avons besoin. »[5]

Un discours qui résonne comme un drôle d’écho aux oreilles des italiens habitués à la Ligue du Nord ou aux belges qui connaissent l’ascension depuis plusieurs années de la très nationaliste et très à droite NVA.

NVA qui a d’ailleurs chaudement félicitée Artur Mas par la voix de son ministre président flamand Geert Bourgeois (N-VA) lui proposant «  renforcer les relations entre la Flandre et la Catalogne au cours des prochaines années »[6].

Autant de signaux qui doivent alerter les forces politiques qui en Europe se lèvent contre l’austérité et pour une Europe d’égalité, de développement économique régional et de solidarité.

[1] ICV est favorable à l’indépendance et EUiA (qui rassemble le PSUC-viu et les Communistes de Catalogne) préfère la construction d’une « République catalane librement fédérée à une République espagnole ».

[2] http://www.editoweb.eu/nicolas_maury/m/Victoire-des-independantistes-catalans_a9770.html

[3] http://www.rtl.be/info/monde/europe/catalogne-le-petit-parti-de-gauche-radicale-cup-incontournable-pour-les-separatistes-757586.aspx

[4] http://m.slate.fr/story/107357/pourquoi-pige-rien-independantisme-catalan

[5] http://mobile.lemonde.fr/economie/article/2015/09/26/en-catalogne-les-entreprises-s-inquietent-d-une-secession_4772905_3234.html?xtref=http://t.co/KK1kVxw99j

[6] http://www.rtl.be/info/belgique/politique/elections-en-catalogne-geert-bourgeois-felicite-artur-mas-pour-sa-victoire-757859.aspx

La Catalogne, bientôt le nouvel état membre de l’ONU ?

26 septembre 2015                                            

Benjamin Devos

 Ce 27 septembre auront lieu les élections régionales en Catalogne. Ces élections ressembleront d’avantage a un référendum pour ou contre l’indépendance de cette région qu’a des élections classiques opposants des partis selon un clivage idéologique.

Ce qui a en effet dominé les débats est la question de savoir si la Catalogne va oui ou non se diriger vers la voie de l’indépendance totale vis à vis de l’Espagne.

Selon un récent sondage, près de 80% de la population catalane est fermement favorable à l’exercice du droit à l’autodétermination du peuple catalan. Plus de 40% seraient aujourd’hui prêts à voter Oui à l’indépendance lors d’un éventuel référendum[1]

Les racines historiques de l’indépendantisme catalan

Le premier gouvernement catalan qui remonte à 1359 a perduré jusqu’en 1714 puis fut restauré brièvement dans les années 1930.

Avec la guerre d’Espagne opposant les le camp républicain, de gauche et démocrate, à la droite et aux fascistes guidés par Franco, l’écart avec un pouvoir central espagnol va se creuser. En effet, lorsqu’en mars 1938 les troupes franquistes pénétrèrent sur le territoire catalan, une des premières décisions de Franco fut d’abroger le Statut d’autonomie de la Catalogne

2 ans plus tard, le président du premier parlement de Catalogne, Lluís Companys, sera livré au régime franquiste par la Gestapo et exécuté à Montjuïc en octobre 1940

Franco interdira l’usage de la langue catalane dans les services publics dès juillet 1940 et ne cessera de s’attaquer à la culture catalane tout en poussant au maximum un appareil d’Etat espagnol centralisateur.

La situation a changé avec la démocratisation en 1975 mais les catalans sont profondément marqués par ces faits d’histoires qui continuent à les guider aujourd’hui dans les prises de positions et dans la méfiance envers un pouvoir madrilène trop centralisateurs perdure.

Un second point de rupture plus récent a eu lieu en 2010 lorsqu’un nouveau statut de la région, adopté en 2006 par les Catalans et le parlement espagnol, a été censuré par le Tribunal Constitutionnel espagnol.[2] L’indépendantisme a alors beaucoup gagné de terrain dans l’opinion, attisé par la crise économique

Les forces en présence dans l’élection régionale

Du coté  du camp indépendantiste, on trouve d’abord la liste « Junts pel Sí » (« Ensemble pour le oui ») qui regroupe la CDC, de centre-droit, et la gauche républicaine (ERC) ainsi que des personnalités indépendantistes de la société civile.

Très à gauche de « Junts pel Sí », on trouve la liste, de la « Candidature d’Unité Populaire » (CUP), un parti d’extrême gauche opposé à l’euro et à l’UE et farouchement indépendantiste. Le programme de la CUP est beaucoup plus radical et veut amener la Catalogne directement à l’indépendance. La CUP a déjà promis un possible appui à une majorité sur la question de l’indépendance. Si les sondages se vérifient, la CUP jouera un rôle pivot après les élections et sera le « faiseur de Roi »

Du coté des partis unionistes, il existe une multitude le listes dont celles du PSOE et du PP et des « centristes » de Ciudadanos . 

A gauche on retrouce la liste « Catalunya si que es Pot » (« oui la Catalogne c’est possible ») qui rassemble « Barcelona en Comu », les écolo-communistes d’ICV-EUiA (Iniciativa per Catalunya Verds, Esquerra Unida i Alternativa), Podem (branche locale de Podemos) et Procés Constituent (une organisation communiste indépendantiste très populaire en Catalogne).[3] 

Le regroupement du PCC et du PSUC-Viu, « Comunistes de Catalunya », soutient également la liste de gauche.

Pour « Catalunya si que es Pot », tout en défendant le fait que la populaiton catalane a le droit de décider de ses liens avec l’État espagnol, la priorité est la lutte contre l’austérité.

La majorité en place à la ville de Barcelone , dirigée par Ada Colau, reste prudente et reste neutre dans le débat entre indépendantistes et partisans du maintien de la région en Espagne. Le conseil municipal de la ville d’1,6 million d’habitants, saisi par trois partis nationalistes et indépendantistes, n’a pas souhaité adhérer à l’Association des municipalités pour l’indépendance, rassemblant 741 des 948 municipalités de la région[4]

Du coté syndical la prudence est également de mise comme le rappelle Ester Boixadera, l’une des dirigeantes de la Commission ouvrière nationale de Catalogne (CCOO), première organisation syndicale de la région : « Il y a de l’opportunisme dans la promotion de l’indépendantisme qui sert d’écran de fumée pour masquer l’énorme malaise social. » Pour autant, le syndicat aussi réclame ce droit à la consultation pour « construire le futur de la Catalogne selon les aspirations de la population »[5].

L’indépendantisme, une solution pour la gauche radicale européenne ?

Pour des raisons historiques évidentes, on peut comprendre que la gauche radicale se sente plutôt favorable à l’indépendance de la Catalogne, mais on ne peut évacuer le fait que le courant régionaliste et indépendantiste est plutôt bien vu par le patronat européen.

En Catalogne, comme en Flandre ou en Italie du Nord, le patronat ne veut plus de la solidarité que constituent la sécurité sociale ou les aides aux régions défavorisées, espérant ainsi diviser la classe ouvrière comme nous le connaissons en Belgique avec les wallons accusés de gréviculture, de profitariat social et de frein au développement de la Flandre[6]. Avec l’exemple catalan, ce sont les régions moins riches d’Espagne qui sont visées avec l’argument que l’économie serait mieux gérées par les catalans seuls

Au final, c’est le sentiment de solidarité avec les régions plus pauvres, que ce soit en Espagne ou envers d’autres régions en Europe qui est visé.

Un repli régionaliste qui profiterait au patronat européen et aux forces de droite et d’extrême droite en Europe n’offrira aucune alternative aux 99% qui en Europe se battent pour une Europe faite d’égalité, de développement économique régional et de solidarité.

  
[1] http://alencontre.org/europe/catalogne-an-iv-lautodetermination-la-penser-et-la-faire.html

[2] http://www.axl.cefan.ulaval.ca/monde/catalan.htm#11_La_p%E9riode_franquiste_

[3] http://www.editoweb.eu/nicolas_maury/Une-liste-independantiste-unie-pour-les-elections-en-Catalogne_a9639.html

[4] http://fr.metrotime.be/2015/09/07/news/independantisme-en-catalogne-barcelone-reste-neutre/

[5] http://www.la-croix.com/Actualite/Monde/Les-Catalans-songent-a-se-detacher-de-l-Espagne-_EP_-2012-11-22-879100

[6] http://www.marx.be/fr/content/recherche-dans-etudes-marxistes?q=fr/node/118&urlname=http://marx.be/Prime/FR/dossiers/em74/article_537.html

Sur les décisions de l’Eurogroupe concernant la Grèce , par le parti communiste portugais

Communiqué du bureau de presse du Parti Communiste Portugais

Sur les décisions de l’Eurogroupe concernant la Grèce – 15 aout 2015

25abril

L’annonce par l’Eurogroupe d’un nouveau memorandum pour la Grèce représente l’imposition au peuple grec d’une poursuite de la politique d’exploitation, d’appauvrissement, de soumission aux intérêts des grandes entreprises et les grandes puissances.

Un nouveau memorandum qui est imposée à la suite d’un processus inacceptable de déstabilisation et de chantage par l’Union européenne et le FMI, que le gouvernement portugais de la coalition CDS PSD a soutenu et dont le PS était un complice, et a profité des incohérences, des contradictions et des compromissions du gouvernement SYRIZA / ANEL  qui, de manière significative, a obtenu le soutien de la ND et le PASOK pour son approbation au Parlement grec.

Un mémorandum qui – concrétisant les décisions du Sommet de l’eurogroupe du 12 Juillet – institue la poursuite de la politique qui a conduit la Grèce à la catastrophe économique et sociale, une dette insoutenable et impossible à rembourser, le pillage de ses ressources, la subordination à la troïka (UE, BCE et le FMI).

Le PCP réaffirme sa solidarité avec les travailleurs et le peuple grec dans leur lutte contre les politiques d’exploitation, d’appauvrissement et de soumission.

Le PCP réaffirme qu’une politique vraiment attachée aux valeurs de justice et de progrès social, de développement et de démocratie souveraine, exige une rupture avec les contraintes et les conditionnements de l’euro et l’UEM, dictée par les intérêts du grand capital financier et les grandes puissances de l’Union européenne.

Interview: G. Zimmer (Die Linke, présidente du groupe GUE-NGL): en Europe, « l’objectif est d’en finir avec l’austérité dans les mois à venir »

Voix qu’on entend trop peu dans les médias européens, celle du groupe européen de gauche  GUE-NGL (regroupant communistes, socialistes radicaux ou ecologistes anti capitalistes). 

Sa présidente revient sur l’élection du gouvernement Tsipras (Syriza fait partie du groupe GUE), le rôle des  gouvernements allemand et français ou encore la poliique intérieure allemande 

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Interview: Mediapart

Allemande native de Berlin-Est, Gabriele Zimmer est eurodéputée membre de Die Linke, le parti frère du Front de gauche outre-Rhin, dirige, au parlement européen, le groupe de la Gauche unitaire européenne (GUE, 52 députés, où l’on retrouve les élus grecs de Syriza, espagnols de Podemos et Izquierda Unida, français du Front de gauche, etc.). Alors qu’un nouvel Eurogroupe dominé par le dossier grec se tenait ce lundi, elle revient, dans un entretien à Mediapart, sur la dynamique ouverte par Syriza et la stratégie des semaines à venir.

Que retenez-vous des premières semaines de Syriza au pouvoir en Grèce ? 

Le plus important, c’est qu’ils sont restés unis, et se sont déplacés partout en Europe pour trouver des alliés dans leur combat contre l’austérité. C’était décisif d’expliquer aux citoyens d’autres États membres de l’UE qu’ils n’acceptent plus que des gouvernements leur imposent la politique qu’ils doivent mener. C’est ce que leur ont demandé leurs électeurs et c’est ce qu’ils vont faire. Ils ont gagné de l’espace, et du temps, en vue des prochaines étapes, qui doivent permettre d’en finir avec l’austérité, et trouver d’autres sorties de crise, au sein de l’UE et au sein de la zone euro.

Qu’avez-vous pensé de l’accord conclu avec l’Eurogroupe, qui reconduit pour quatre mois l’essentiel des mesures de l’ex-Troïka ? 

La question n’est pas de savoir si c’est un bon accord ou pas. Les conditions préalables à l’accord étaient vraiment dures. Ce qu’il était possible de gagner, ils l’ont emporté. Pendant la campagne, il était déjà clair que le nouvel exécutif ne pourrait pas en finir immédiatement avec ce genre de politiques. Il était évident qu’il y aurait des conditions de la part des Européens. Mais l’objectif est d’en finir avec l’austérité dans les mois à venir. Nous avons besoin de temps, de compréhension, de solidarité.

Mais qui est prêt, selon vous, à assouplir ses positions, dans les mois à venir ? Berlin, Madrid, les sociaux-démocrates, François Hollande ? 

À l’international, le consensus est de plus en plus net pour dire que ces politiques d’austérité sont un échec, et qu’il ne faut pas les prolonger. Donc Syriza doit chercher des soutiens à l’international. Et puis il y a les mouvements sociaux, comme Blockupy, qui doivent rappeler aux autres gouvernements en Europe que Syriza n’est pas seul. Ce n’est pas la simple demande d’un gouvernement « sans expérience »: une majorité de citoyens en Europe sont convaincus que cette politique ne marche pas. Angela Merkel et Wolfgang Schäuble (chancelière et ministre des finances allemands – ndlr) ne bougeront que s’ils comprennent qu’ils ne pourront pas gagner les prochaines élections générales en Allemagne sur ce genre de position. La gauche alternative allemande doit donc faire davantage pression dans le débat allemand.

Vu de l’étranger, on a l’impression que les élections régionales à Hambourg début février – où la CDU a fait un très mauvais score – ont encore renforcé l’intransigeance de Berlin. Qu’en pensez-vous ? 

Peut-être. Je n’en suis pas certaine. Il faudra voir si la tendance à la baisse de la CDU, observée à Hambourg, se confirme ailleurs. Mais pour l’instant, les sondages au niveau national laissent entendre que Hambourg est un cas très particulier.

Et François Hollande ?

Il devrait faire davantage. C’est dans son propre intérêt ! À peine investi en tant que président en 2012, il était venu au parlement européen et avait expliqué à quel point il était nécessaire d’en finir avec cette pression budgétaire sur les gouvernements, à quel point il fallait investir davantage. Mais depuis, il a abandonné. S’il renouait avec sa stratégie de départ, ce serait très intéressant. Il ne gagnera pas les prochaines élections avec le genre de discours et de comportement qu’il tient aujourd’hui.

Quant à Jean-Claude Juncker, le président de la commission, il exhorte Alexis Tsipras à expliquer aux Grecs qu’il ne pourra pas tenir toutes ses promesses. D’après lui, les élections ne peuvent pas changer les traités. Que lui répondez-vous ? 

Jean-Claude Juncker joue à un jeu très particulier. D’un côté, il est pris dans un jeu avec les conservateurs européens, à commencer par Angela Merkel, sur les grands axes des politiques économiques en Europe. Mais d’un autre côté, depuis le début de sa présidence de la commission, il explique qu’il faut changer les choses, et reconnaît lui-même que les choses ne marchent pas. Il est prisonnier de sa propre politique néolibérale. Il redoute de ne pas trouver le soutien politique, dans sa famille, pour changer la donne en profondeur. Donc il est coincé. Il répète qu’il n’y a pas d’alternative à ses yeux, et que l’on ne peut que changer de petites choses ici ou là. Mais on doit faire davantage, imposer d’autres priorités. Si l’UE veut un avenir, et il faut que l’UE ait un avenir, il est nécessaire de mieux écouter ce que veulent les gens, ce pour quoi ils votent.

Si les traités sont à ce point mal écrits, pourquoi ne pas en sortir ? Le débat sur la sortie de la Grèce de la zone euro continue de battre son plein. Au sein du groupe que vous dirigez au parlement européen, les avis sont partagés. 

Ce n’est pas une discussion utile à mes yeux. Je l’ai dit aussi en interne, à des partis membres de la GUE, qui plaident pour un Grexit. Si la Grèce sort de la zone euro, tout le monde sera perdant. Les États membres de la zone euro ne récupéreront pas leurs prêts. Et la Grèce aura une nouvelle monnaie, mais ça ne l’aidera pas à relancer son économie. 

L’alliance de Syriza avec les Grecs indépendants, un parti de droite nationaliste grec, pour former un gouvernement, a été très commentée. Qu’en avez-vous pensé ?

Cette coalition a effectivement provoqué beaucoup de débats, y compris en interne au parlement. J’avoue que j’ai été un peu surprise. Mais pas totalement. Nous savions, dès la fin de la campagne, que la majorité absolue serait très difficile à atteindre pour Syriza. Ils ne voulaient pas des communistes du KKE (qui sont membres de la GUE – ndlr). Ils ne voulaient pas non plus de partis ayant déjà voté par le passé des mesures de la Troïka au parlement. Donc ANEL est vite devenu leur seul partenaire possible.

Certains ont jugé que c’était un peu comme si Die Linke s’alliait avec le parti anti-euro AfD… Cette comparaison est-elle pertinente à vos yeux ? 

Il n’est pas possible de prendre le système de partis allemand comme un modèle pour la Grèce, et inversement, dans les discussions que nous avons. C’est difficile de comparer des partis allemands et grecs. Je ne suis pas un soutien d’ANEL. Et j’espère que Syriza ne va pas trop coopérer avec eux. Pour moi, l’important, c’est que Syriza s’assure qu’ANEL n’aura aucune marge de manœuvre sur certains dossiers : la politique migratoire, la politique intérieure, le renforcement de la démocratie, la coopération avec la police et l’armée. Certes, ils ont obtenu le ministère de l’armée. Mais ce que je veux dire, c’est qu’il faut que Syriza soit en capacité, à chaque fois, de les contrôler sur ces sujets. 

Et l’absence de femmes au gouvernement à Athènes ?

C’est un problème. Nous ne comprenons pas pourquoi il n’y a pas au moins une femme ministre. Ce sera l’un des grands défis, pour Syriza, de savoir réagir à ces critiques. Nous sommes de leur côté, bien sûr, mais cela ne veut pas dire que l’on ne peut pas critiquer nos amis, quand on juge que c’est nécessaire. Le soviétisme est derrière nous !

Le « redressement budgétaire schaerbeekois » = + 25% de taxes entre 2012 et 2015

PTB Région de Bruxelles-Capitale
Communiqué de presse

Les partis de la majorité se sont félicités d’avoir redressé les finances communales « avec deux ans d’avance ». Par la voix de son conseiller communal, Axel Bernard, le PTB a rappelé le prix de ce redressement : le maintien des mesures extrêmement dures pour les Schaerbeekois décidées ces dernières années.

« Il faut en effet voir d’où l’on vient. Le budget 2013 a été le budget qui touchait de plein fouet les ménages schaerbeekois avec l’augmentation de toute une série de taxes sur les documents administratifs, sur les parkings ou encore l’augmentation importante des frais de garderie et de repas scolaire des écoles de la commune… Le budget 2014 continuait cette pression sur les ménages de Schaerbeek, mais en plus coupait dans les budgets des associations socio-culturelles qui leur venaient en aide », a rappelé Axel Bernard.

En trois ans, de 2012 à maintenant, les recettes liées aux taxes communales ont augmenté de plus de 25 %. Au niveau des taxes sur les centimes additionnels, là aussi par rapport au budget de 2012, on assiste pour ces trois dernières années à une augmentation des recettes de plus de 25% ! La même augmentation vaut au niveau des recettes liées aux cartes de stationnement : on passe de 957.506 € à 1.584.000 €, soit plus de 30 %.

« Une analyse du budget montre que les familles paient durement le coût de ce redressement : les Schaerbeekois propriétaires de leur logement, les parents des élèves inscrits dans les écoles communales ou les amis que nous invitons en soirée et qui doivent payer pour se garer… », insiste Axel Bernard.

D’autre part, le conseiller communal PTB dénonce un budget déconnecté de la réalité sociale de la commune. « Il y a évidement des difficultés budgétaires mais en même temps nous devons répondre à la situation sociale des habitants de notre commune. Notre mission locale pour l’emploi déborde de demandes d’accompagnement pour trouver un boulot, les activités parascolaires organisées par la commune sont au point mort depuis des années, les services culturels de la commune sont sous pression… », insiste Axel Bernard.

« Selon des projections de notre CPAS, 500 nouvelles personnes vont tomber à sa charge suite à l’exclusion des allocataires d’insertion qui a débuté au 1er janvier 2015. Or, notre CPAS intervient déjà pour un nombre record de plus de 6 319 allocataires. On sait que cela va être un drame social, un surcoût pour notre CPAS, une charge de travail immense en plus, mais budgétairement, on fait comme si de rien n’était », explique également le conseiller communal PTB.

Dans son intervention, Axel Bernard a souligné d’autres lacunes de ce budget, notamment le fait qu’aucun montant n’est réservé pour augmenter la participation citoyenne des habitants. « L’implication de la population dans les décisions que la commune prend est un élément important de cohésion sociale. Nous le voyons avec le Neptunium, notre piscine communale, dont les budgets de rénovation sont enfin débloqués. Nous devons cette décision à l’insistance des usagers et des travailleurs du Neptunium qui ont interpelé à de nombreuses reprises le Conseil communal sur l’importance de maintenir et d’investir dans notre piscine communale. La participation citoyenne, cela marche et cela fait bouger les choses. Donnons-lui les moyens de s’épanouir », a conclu Axel Bernard sur une note positive.

Contact : Axel Bernard – 0488 056 796 – axel.bernard@solidaire.org

Les communes bruxelloises délaissées par la SNCB au profit du quartier européen

7 octobre 2014

La section Schaerbeek – Evere du PTB a appris avec consternation la volonté de la direction de la SNCB de réduire la fréquence des trains sur la ligne 26 (Uccle-Haren) à 1 train par heure.

Cette décision est motivée par le constat que cette ligne est plus utilisée pour se rendre à la gare du Luxembourg qu’a Evere,Schaerbeek ou Haren. Il s’agit donc d’un choix privilégiant le service pour les fonctionnaires européens, les lobbyistes mais pas les bruxellois travaillant en Région bruxelloise ou en périphérie. Cette manière de considérer les navetteurs comme des clients et non des usagers à considérer tous de la même manière est particulièrement choquante.

De plus, en limitant l’offre des trains disponibles, c’est un très mauvais signal pour améliorer la mobilité à Bruxelles vu l’actuelle saturation du réseau routier. La ligne 26 permet de rejoindre des communes comme Evere ou Schaerbeek en 10 minutes alors qu’en voiture le temps de trajet peut durer 1 heure.

Au lieu de tenir compte du fait que des des travaux lourds sont en passe de démarrer au rond point Meiser, créant un chaos routier et des perturbations en chaine dans ce quartier, la décision de la direction de la SNCB de réduire l’importance de la station Meiser ne poussera pas les usagers à abandonner la voiture au profit des transports en commun.

La SNCB montre dans cette décision que le transport intra bruxellois n’est pas sa priorité. Cela est en contradiction flagrante avec la necessite de desservir les gares bruxelloises plus pour le transport intra-bruxellois.

Aux antipodes des ces choix dictés par la rentabilité et l’abandon du service public universel, le PTB demande l’augmentation des connexions entre Bruxelles et la périphérie ; un plan de transport intégré entre Bruxelles et la périphérie, et mise en place du Réseau Express régional (RER).

Enfin, concernant la SNCB, l’arrêt de la gestion de l’entreprise comme une société privée ou la rentabilité passe bien avant la qualité du service et le bien-être du personnel.

Pour ces raisons le PTB appelle les bruxellois à venir défendre une vision de Bruxelles ou les transports publics sont de qualité,fréquents, interconnectés et bon marchés

Schaerbeek et Evere délaissées par la SNCB ?

On a pu apprendre avec stupéfaction aujourd’hui la volonté de la direction de la SNCB de réduire la fréquence des trains sur la ligne 26 (Uccle-Haren) à 1 train par heure. Cette décision est motivée par le constat que cette ligne est plus utilisée pour se rendre à la gare du Luxembourg qu’a Evere,Schaerbeek ou Haren. Il s’agit donc d’un choix privilégiant le service pour les fonctionnaires européens, les lobbyistes mais pas les bruxellois travaillant en Région bruxelloise ou en périphérie. Cette manière de considérer les navetteurs comme des clients et non des usagers à considérer tous de la même manière est particulièrement choquante. De plus, en limitant l’offre des trains disponibles, c’est un très mauvais signal pour améliorer la mobilité à Bruxelles vu l’actuelle saturation du réseau routier. La ligne 26 permet de rejoindre des communes comme Evere ou Schaerbeek en 10 minutes alors qu’en voiture le temps de trajet peut durer 1 heure. Aux antipodes des ces choix dictés par la rentabilité et l’abandon du service public universel, le PTB pour sa part demande l’augmentation des connexions entre Bruxelles et la périphérie ; un plan de transport intégré entre Bruxelles et la périphérie, et mise en place du Réseau Express régional (RER). Enfin, concernant la SNCB, l’arrêt de la gestion de l’entreprise comme une société privée ou la rentabilité passe bien avant la qualité du service et le bien-être du personnel. Pour ces raisons le PTB appele les bruxellois à venir défendre une vision de Bruxelles ou les transports publics sont de qualité,fréquents, interconnectés et bon marchés lors de la ProtestParade organisée à Bruxelles le 19 octobre (14h à la gare du Nord): http://www.ptb.be/protestparade